STATEMENT
Jeune artiste suisse, Lionel Favre vit á Vienne en Autriche oú son œuvre est déjá largement reconnue.
Son travail propose un constat très original de la révolution numérique que connaissent nos sociétés industrielles occidentales en prenant comme support des plans techniques de machines du XXe siècle issus directement du dessin industriel, activité désormais disparue et, où l’ordinateur a remplacé la main de l’Homme.
Son imagination crée alors des tableaux où l’imaginaire, la culture populaire et l’humour forment une symbiose totalement surprenante et passionnante et dont le foisonnement est indescriptible.
L’ensemble que nous présentons au Musée International de la Parfumerie provient d’un projet réalisé à partir de documents originaux des bureaux d’études de la société Givaudan et consacrés aux machines, extracteurs, distillateurs, variations diverses de circuits de tuyauteries de la parfumerie. La créativité débordante de Lionel Favre appliquée en surimpression de la rigueur technique de l’ingénieur propose au spectateur un nouvel univers fusionné, diachronique, poétique et inattendu à travers le prisme de l’industrie du parfum.
Olivier Quiquempois
Conservateur du patrimoine et Directeur des Musées de Grasse
Au premier regard, on ne verrait pas de fantaisie dans des plans techniques. Ces documents dessinés autrefois à la main sont devenu obsolètes. A travers mes modifications, ils reçoivent une nouvelle fonction. J'utilise leur lignes graphiques comme base architecturale et j'ajoute à main levé e une vie organique qui se niche ainsi dans les recoins les plus inattendus. Cette synergie entre science et fantaisie, entre industrie et art, fait resurgir leur tradition et leur histoire. A travers ma transformation, ils gagnent une nouvelle fonction et une nouvelle lecture. Ces documents sont un témoignage de la transformation de notre monde, qui évolue de l'analogue au digital. Lorsque l'on ne peut plus faire la différence entre les lignes de base et celle que j'ai dessinée, une symbiose entre la réalité et l'imagination se crée. L’ingénieur devient ainsi artiste, et l'artiste, ingénieur.
Lionel Favre
Lionel Favre travaille directement sur de vieux plans techniques de 1880 à 1990, en utilisant la structure donnée du plan comme base architecturale en y ajoutant à l’aide du trait libre un monde organique. Les technologies dessinées sur ces plans étant devenues obsolètes, Lionel Favre les retravaille en s’inspirant de leur titre et de leur structure. Il mélange les symboles techniques et ceux de la pop culture, en inventant sa propre perception de l’histoire. Les plans reçoivent ainsi une nouvelle fonction et une nouvelle lisibilité. Une fois que l’on ne perçoit plus séparément le dessin de base et celui qui a été rajouté, il naît une nouvelle image, formée par la symbiose entre la technique et l’imaginaire, entre l’industrie et l’art, entre le concret et l’abstrait. Le travail de Lionel est un jeu, lien intime entre un ingénieur et un artiste séparés par le temps. Lionel utilise la technologie comme moyen de montrer notre passé, notre futur et notre côté éphémère. Il représente ainsi cette génération qui passe de l’analogique au digital.
Firas Balboul
Retrouvez moi dans le FUKT Magazin Numero 18.